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Nuisances sonores dans la maison, que faire ?

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Bruits d’impact, de la chaudière, de l’ascenseur, cloisons trop fines… Certains bruits intérieurs peuvent être difficiles à supporter. Des solutions existent pour se protéger de ces nuisances. Tour d’horizon.

5 août 2020

Durée de lecture : 6 minutes

Isoler les cloisons

Pour se protéger des bruits transmis entre les logements, il faut améliorer l’isolation des cloisons séparatives, mais aussi parfois celle des parois appuyées sur ces cloisons qui favorisent les transmissions indirectes.

  • Les parois simples ont une structure homogène et sont composées d’un seul matériau : béton, briques, parpaings... Elles sont d’autant plus performantes qu’elles sont lourdes et étanches à l’air. C’est ce que l’on appelle la loi de masse.
  • Les parois doubles sont constituées de deux parois, de préférence asymétriques (une plaque de plâtre et une cloison en briques désolidarisées par exemple) ou symétriques (par exemple, deux plaques de plâtre), séparées par une couche d’isolant souple (laine minérale, laine de bois, laine de chanvre...). C’est ce que l’on appelle le principe « masse-ressort-masse ».

Trois techniques d'isolation des cloisons

  • Les complexes de doublage à coller : constitués d’un panneau isolant de 40 à 100 mm d’épaisseur collé sur une plaque de plâtre, ils sont apposés sur la paroi initiale à l’aide de plots de colle. Leur performance acoustique varie selon le produit isolant et l’épaisseur : plus la couche isolante est épaisse, plus la performance acoustique est élevée. Dans tous les cas, ils sont réservés aux murs verticaux, plans et en bon état.
  • Les doublages sur ossature métallique : ils se composent de profilés métalliques pour l’ossature, d’une lame d’air partiellement remplie partiellement d’isolant (laine minérale ou mousse acoustique) et de plaques de plâtre. Pour un bon résultat, l’épaisseur minimale requise est de 10 cm. Il faudra particulièrement veiller à l’étanchéité entre les plaques et en périphérie. Cette technique d’isolation acoustique s’applique aussi pour les plafonds.
  • Les contre-cloisons maçonnées désolidarisées : la contre-cloison (en brique, carreaux de plâtre, blocs de béton cellulaire) est désolidarisée du gros œuvre par une bande élastomère d’épaisseur 5 mm et de largeur égale à l’épaisseur de la cloison enduite. L’épaisseur totale du complexe de doublage se situe entre 5 et 12 cm.

Concilier isolation thermique et acoustique

  • Les isolants thermiques rigides (polystyrène expansé, polystyrène extrudé, polyuréthane rigide…) sont inefficaces, voire nuisibles sur le plan acoustique car ils augmentent les transmissions latérales. En revanche, le polystyrène expansé élastifié est un isolant à la fois thermique et acoustique.
  • Les systèmes constitués d’un parement rigide et d’un isolant souple (complexes de doublage, doublage sur ossature) sont efficaces pour l’isolation acoustique et thermique. Seuls les complexes de doublage acoustique minces (moins de 5 cm), utilisés pour réduire la transmission des bruits de voix, n’ont pas d’effet thermique intéressant. À noter qu’un isolant acoustique souple ne doit pas être tassé lors de la pose pour ne pas perdre son efficacité.
  • Les cloisons séparatives à forte inertie (constituées d’éléments lourds comme de la brique pleine) sont bénéfiques pour le confort thermique et le confort acoustique.
  • Les isolants thermiques minces (mousses plastiques minces, isolants minces thermo-réflecteurs) n’ont aucun effet acoustique.

Certains produits minéraux et synthétiques ont fait leurs preuves comme isolants acoustiques, en particulier ceux utilisant le principe « masse-ressort-masse » : laines minérales, polystyrène expansé élastifié, mousse de mélamine pour le « ressort », plaques de plâtre ou de gypse-cellulose pour les parements.

Certains matériaux biosourcés semblent intéressants même s’ils méritent d’être éprouvés sur plusieurs années : remplissage de plume, chanvre, cellulose… ; et les parements rigides de fibre de bois dense.

Isoler les portes palières

  • Augmenter l’épaisseur du vantail, si les charnières peuvent supporter la surcharge ;
  • Poser des joints d’étanchéité en périphérie et une barre de seuil.

Si vous remplacez le bloc-porte extérieur, fiez-vous au label Acotherm qui garantit aussi la performance acoustique.

Isoler les planchers

Pour réduire les bruits de chocs, la meilleure solution consiste à intervenir sur le plancher.

Trois techniques d’isolation des planchers

  • Les revêtements souples qui amortissent les chocs (moquette épaisse avec ou sans sous-couche caoutchoutée, dalle souple…) n’atténuent que les bruits d’impact. Cette solution simple et bon marché est plus ou moins efficace selon les produits employés (atténuation 15 à 30 dB). Certains comme le PVC ont efficacité durable, d’autres nettement moins.
  • Le carrelage et le parquet sur sous-couche acoustique mince, on interpose entre le sol-support (dalle de béton, plancher bois, ancien carrelage…) et le sol définitif une sous-couche résiliente mince. De plus en plus de sols stratifiés ou de parquets commercialisés intègrent ces sous-couches acoustiques.
  • Les chapes et dalles flottantes sont très efficaces, mais chères et difficiles à réaliser. Les chapes flottantes associent un support de désolidarisation (quelques millimètres à quelques centimètres) à une chape de béton d’environ 5 cm (chape flottante « humide ») ou à un plancher (chape flottante « sèche »). En rénovation, la pose de cette chape peut être contraignante : surcharge sur le plancher (chape flottante « humide »), surépaisseur importante nécessitant le relèvement des seuils de portes. Les supports de désolidarisation sont de type sous-couches mince acoustique (matériau à base de bitume ou de polyester, épais de quelques millimètres) ou sous-couches épaisses (à base de laine minérale ou de polystyrène expansé, de 1 cm ou plus).

Ces solutions nécessitent une mise en œuvre irréprochable. En effet, un seul point dur lors de leur réalisation diminue très fortement le résultat. La chape doit notamment être protégée des contacts périphériques et certains points, comme les passages de canalisations ou les supports d’équipement, sont particulièrement délicats à réaliser.

Les parquets flottants sont conçus sur le même principe, mais la réalisation est plus facile à suivre, la sous-couche étant posée sous les lambourdes.

Isoler les plafonds

Intervenir sur les plafonds permet de limiter la transmission des bruits, mais cette opération réduit également la hauteur sous plafond de 5 à 25 cm : tenez-en compte lors du choix des produits isolants. De plus, un complexe de doublage au plafond n’assure qu’une protection partielle dans la transmission des bruits de chocs du plancher du dessus.

Le faux-plafond ne peut être employé que si les transmissions latérales sont maîtrisées, sans quoi un doublage des parois verticales est indispensable en complément.

Vous pouvez également faire installer un plafond suspendu qui comprend :

  • une ossature métallique de mur à mur sans connexion avec le plafond ou, à défaut, suspendue au plafond par des suspentes antivibratiles ;
  • un parement de plaques de plâtre vissées sur l’ossature métallique ;
  • un matelas isolant souple installé entre le plafond et les plaques.

Se protéger des bruits de canalisations

Elles sont plus ou moins bruyantes selon leur nature (cuivre, plastique ou acier), les matériaux des parois qui les supportent et la vitesse de circulation de l’eau.

Il est possible de réduire la pression d’eau si celle-ci est trop importante. La pose d’un réducteur de pression est souvent efficace, mais demandez d’abord à votre syndic ou à votre chauffagiste de vérifier si les débits et la pression de l’eau sont normaux et si les réseaux sont convenablement purgés.

Pour supprimer les « coups de bélier » (choc bruyant juste après la fermeture d’un robinet), on peut installer en tête de colonne un « antibélier pneumatique à membrane ». La première solution consiste à démonter le demi-collier et à placer une pièce en caoutchouc pour réduire le contact de la canalisation avec le collier. Il est aussi possible de remplacer les deux demi-colliers par des colliers garnis de mousse, appelés « colliers anti-vibratiles ».

Une anomalie du circuit hydraulique (coude à angle droit, changement de section...) peut être une source de vibrations. Si la canalisation est dans une gaine (cas des descentes d’eaux usées), il est possible de combler le vide dans la gaine par de la laine minérale. On peut aussi isoler la paroi.

Réduire les bruits de la ventilation

Les vibrations mécaniques du moteur de la ventilation mécanique contrôlée (VMC) peuvent être réduites en désolidarisant la machine du sol avec des plots souples sous les appuis et en insérant des manchons souples entre la machine et les canalisations. Dans certains cas, il est nécessaire de placer la machine sur une dalle flottante reposant sur un isolant prévu pour cette application.

Pour remédier au problème de ronronnement du ventilateur transmis par propagation aérienne à l’intérieur des gaines, il est possible d’équiper les gaines d’un silencieux venant s’incorporer entre le ventilateur et les bouches d’extraction.

Vous pouvez également être gênés par le sifflement des bouches d’extraction, qui peut être atténué en nettoyant les bouches à l’eau chaude additionnée d’un détergent doux, ou en les remplaçant si le problème persiste. Une aspiration d’air trop rapide peut aussi être en cause, auquel cas un réglage de l’installation suffit.

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